Bébé à la crèche, maman au bureau, des cheveux à la poubelle
Vendredi matin. Je dépose Choupet à la crèche. Faute de place, je me gare un peu plus loin, devant l’école primaire. Là où un groupe de mamans, clope à la main, une poussette dans l’autre pour certaines, discute, rigole devant les grilles. Tout en faisant mon créneau (comme une reine, cela va de soi), je me surprends soudain à envier ces mamans, certainement au foyer, qui prennent le temps de vivre après avoir déposé le plus grand à l’école.
Les enfants de ces dames ne boivent sans doute pas leur biberon seul sur leur siège auto depuis qu’ils ont 1 an et demi pendant que maman faufile sa Popommobile entre les autres voitures en criant “bouge ta caisse co*****” parce que, tu comprends mon loup, maman est déjà virtuellement à la bourre pour sa réunion de 8h30. Ces dames ne font sans doute pas le concours du “mon fils ne sera pas le dernier à la crèche aujourd’hui, j’espère que le papa de Louis-David sera encore plus en retard que moi”. Ça se joue toujours entre le papa de Louis-David et nous sur la ligne d’arrivée (MonHom ou moi, même combat).
Alors j’ai regardé ces mamans à nouveau et je les ai trouvées …négligées, pas classes, pas apprêtées. Toutes les mamans au foyer ne sont pas comme ça mais ça me rassurait que “les miennes” le soient, ça me donnait un argument de plus du coté de la balance de la working maman. Attendez, même pas apprêtée, je reste la plus belle. Ah si, les cheveux en vrac, les cernes jusqu’au milieu des joues, le pantalon de training, les pantoufles en moumoute et l’haleine de poney du matin : je reste super hot ! C’est MonHom qui me l’a dit alors ça ne peut être que parfaitement objectif !
Effet collatéral ou pas, vendredi midi je laisse de coté toutes les excuses du monde pour prendre le temps d’aller chez le coiffeur. Je pensais sans doute que les 25 cm de cheveux qui tomberaient au sol entraîneraient dans leur chute les questions existentielles sur mon rôle de maman. Grosse arnaque !
Comme d’habitude, le shampoing m’a paru durer des heures, avec le bac qui descend brusquement sous ma nuque toutes les 3 minutes. Au moment du rinçage, j’avais plus l’impression de participer à un concours de limbo que de me faire laver les tifs. Comme d’habitude, j’ai eu envie de prendre le peigne et de crier à ma tortionnaire “laissez, je vais me démêler les cheveux moi-même” mais je n’ai rien dit. Comme d’habitude, je me suis aussi laissée cramer les oreilles, la nuque et le cuir chevelu sans broncher. Pire, j’ai même dit merci en sortant.
C’est donc désormais avec 3 kg de cheveux en moins que je me questionne sur mes choix de vie. Je veux être présente pour Choupet, mais je veux aussi travailler, avoir des challenges professionnels. En fin de compte, j’ai la chance d’avoir un travail, moi. Peut-être que ces mamans au foyer en ont cherché un en vain et que c’est ça, leur préoccupation à elles. Moi au moins, j’ai le choix de vouloir mener les deux vies de front. Bref, je veux que Choupet soit heureux et épanoui avec une mère heureuse et épanouie. Je l’aime tellement.
Soudain, je repense à cette étude canadienne sortie il n’y a pas longtemps qui dit que le travail des parents déteint positivement sur la réussite scolaire de leurs enfants. Ça me rassure. Un peu.
Puis cette phrase qui ressurgit de nulle part : c’est quand on arrête de se poser des questions qu’on peut s’inquiéter d’être une mauvaise mère. Benh j’ai pas fini d’être une maman au top, moi je vous le dis !
Crédits photo : moi-même
10 Comments
Hé oh tu vas arrêter, tu es une mère au “poil” pour le choupet!
Mais le coiffeur t’as raison si peu que tu ai été chez “Da….n” ou chez “Jean-…. d….d” tu resoort encore moins fraiche qu’en entrant!
J’ai encore bien ris sur ce billet moi!
hé bien… continue a te poser des questions… ça crame le cerveau, mais au moins t’es pas blasée 😉
pour moi, là maintenant, il est temps que j’accède à ce que tu appelle un enfant “heureux et épanoui avec une mère heureuse et épanouie”
jusque là être avec mes enfants suffisait à mon épanouissement, mais maintenant j’ai besoin de plus et je t’avoue que je dépéris chez moi… d’autant que l’un puis l’autre commencent a vivre leur vie école/crèche
le problème c’est qu’entre ce qu’on désire et ce qu’on obtient… hum…
il va falloir m’armer de patience (encore) et continuer a chercher ce job pas-parfait-mais-qui-me-déplait-pas-faute-de-travailler-dans-ma-branche-bouchée
t’as vu j’ai capté le message et j’ai commenté directement ici héhé, comme quoi il me reste au moins 2 neurones
(imbelievable!)
hehe! et ca donne quoi cette coupe?
Merci sista’ !
@Sophie, j’ai aussi pensé à tes difficultés à trouver un job quand j’écris que j’ai de la chance d’en avoir un. Mais pour ce que je vois de tes enfants, la partie “épanouissement” est pleinement remplie de leur coté ! ;o)
@cheet : ahah, ça donne que je suis encore plus canon avec mon haleine de poney du matin ! ^^
lol oui, y a pas photo ;-))
il me manque juste un peu de patience
et … aller, j’avoue… le matin devant la grille j’apprécie ces petits moments papottes entre mamans! héhé (d’ailleurs vive l’école qui m’a forcée a m’habiller, me pomponner -un peu- et sortiiiiiir)
J’aurais pu écrire ce billet 🙂
On est vraiment toutes pareilles !
Et ton étude canadienne me rassure aussi ! Merci le Canada !
bàt, continue à te poser des questions, t’es top !
Merci beaucoup ! Et vive le Canada !
Comme dit ailleurs, je fais parfois aussi partie de ces mamans (et pas pomponnée 😉 ) mais je bosse, en fait (juste que c’est de chez moi). Donc tous les schémas sont possibles.
L’important, c’est d’être bien avec soi, avec son boulot, sa vie.
Et en plus, un schéma qui va convenir un temps (j’ai été maman au foyer la première année de mon fils, j’ai cru mourir, là, c’est dit 😀 ), ne conviendra pas forcément le reste du temps (à une époque, je jouais beaucoup, j’étais sur scène, à une autre, je travaillais dans une agence web avec des horaires chargés et de longs trajets, et j’aimais bien, même si je voyais beaucoup moins mon fils), on change, on évolue, nos attentes et nos envies changent aussi. Et c’est ça qui est génial.
Petit, il est arrivé à mon fiston de rester à la crèche jusque 19h30 (mère indigne, youplàààà), à 7 ans et demi, il a sa mère à 15h20 les jeudis et vendredis à la sortie de l’école (les autres jours, je bosse 😉 ), ben dans les deux cas, j’en récupère un souriant et heureux. Que demande le peuple ?
(et, tiens, parfois aussi, les jeudis et vendredis, il reste à l’étude et je ne peux venir le chercher qu’à 18h00, il est le dernier à la garderie, ben là encore, on voit le positif : il y a appris à jouer aux dames et il en est super content :p Moi, j’aime pas ça, les dames, j’aurais donc pas pu lui apprendre à y jouer ! 😉 Tout peut avoir un impact positif, tu vois ? 😉 )
Mais j’en suis persuadée Marie !!!
Personnellement, j’ai fait une demande de télétravail pour 1 jour/semaine, j’espère qu’elle sera accordée.
Dans 1 an, je demanderai un congé parental en 4/5 pendant 18 mois, toujours si le boulot le permet.
Je passerai moi aussi par différents stades mais quoi qu’il en soit, Choupet aura toujours une mère épanouie à ses cotés.